Les liens d'une amitié nouvelle [Sheryl]

Pourquoi est ce que je me sentais toute chose quand je m’approchais de cette femme ? J’ai toujours été une fille sage, le genre première de la classe, à qui tout réussi. Je suis la fille à qui on vient demander de l’aide pour faire un devoir plus que la fille qu’on regarde parce qu’elle agite des pompoms.

Moi, frustrée de ne pas avoir fait partie de l’équipe des cheers quand j’étais au lycée ?? Jamais ! Juste frustrée d’être toujours traitée comme la fille à papa, une gamine des beaux quartier qui n’a jamais fait de mal à personne. Mais la photo m’aidait à extérioriser, à me sentir libre, et surtout, cette fille, elle me faisait sortir de ma coquille.

J’avais découvert Sheryl lors d’une séance improvisée, où j’avais essayé de lui tirer son flingue pour faire la fille badass. Je ne savais pas qu’elle était policière, mais ça c’était plutôt bien terminé cette affaire. Je l’ai revue, plusieurs fois, elle a besoin elle aussi de sortir, et de se lâcher. Je crois qu’on à pas mal de chose en commun … une adolescence à rattraper ?

Hier soir je l’avais accompagnée dans se bar, en quête de sensation forte, peut être d’un mec aussi avec une forte envie de nous montrer sa virilité ! A deux c’est plus facile de draguer, enfin, c’est ce qu’on dit ? Pourtant une fois encore, on a fini seule, et totalement ivre. Je l’ai ramenée chez elle, ça ferait mauvais genre un agent de police arrêté pour état d’ivresse ?

Et je crois que c’est parce qu’on était les deux frustrées qu’on a fini dans son lit. Où bien parce qu’on était totalement bourrée et qu’on se disait qu’on ne s’en rappellerait plus ce matin ? Pourtant j’étais là, nue dans sa cuisine à préparer le petit dej, portant ce tablier que j’avais chiper sur la porte.

Sheryl devait encore dormir, et je riais toute seule en imaginant sa tête quand elle se réveillerait. Une main menottée au lit, avec ses propres menottes. Je suis sur qu’elle fait ça tout le temps aux mecs, mais est ce qu’elle se retrouve elle-même attachée ? C’est pas le genre de fille à se faire dominer, et pourtant …

Je bave en me remémorant la scène, j’avais déposé la clé sur l’oreiller où je dormais, ainsi qu’une photo d’elle sous son meilleur jour, si belle attachée au réveil. En vrai je ne sais même pas comment elle va réagir, est ce qu’elle va flipper en me retrouvant dans sa cuisine ? Après tout on avait fait un faux plan hier, et puis quoi maintenant ?

Depuis une dizaine de minute je m’amusais à cuisiner dans cette pièce que je découvrais depuis la première fois. Je ne suis pas spécialement une grande cuisinière, mais j’aime bien faire plaisir, et je voulais me faire pardonner de ne pas avoir pu trouver ce mec idéal que j’avais promis à Sheryl hier soir.

Si j’étais seule chez moi, j’aurais surement fait l’impasse sur le dej, mais comme je n’avais rien d’autre à faire et que j’avais trouvé de quoi œuvré dans le frigo, je me surprenais avec une poêle à la main en train de faire griller du bacon et des œufs lorsque la voix de mon amie me sortait de ma torpeur.

- Tu es réveillée !?

C’était une question qui n’attendait pas de réponse, mais sur l’instant c’était la seule chose qui me venait. Je me retourne vers elle, et l’observe la tête embrumée dans ce peignoir qui cachait juste assez chacune de ses formes.

Elle n’a pas l’air trop grognon, peut être qu’elle ne m’en voulait pas trop finalement de cette soirée où on était rentrée bredouille. J’avais la poêle en main en la regardant, et la plaque derrière moi continuait à chauffer sans rien sur la cuisinière.

- Je fais comme chez moi ? J’ai piqué dans le frigo.

Brandissant le repas partagé entre l’idée de lui montrer et de continuer la cuisine, je sursaute et remet tout ça sur le feu me retrouvant face à ma maladresse. Heureusement que j’avais mis un tablier, parce que la graisse en émulsion vacillait autour de la poêle.

Je laisse alors le tout cuire en baissant l’intensité de la cuisson avant de m’assoir sur le plan de travail, les jambes croisées comme seul barrage à ce qui se cachait sous le tablier. Je souris à la brune en lisant dans ses pensées. Je suis sur qu’elle est en train de chercher où elle a bien pu ranger ses médicaments contre la gueule de bois.

- Quelle soirée hein ?